On considère généralement l'attachement comme un phénomène psychologique, mais pourrait-on aussi le voir comme un besoin fondamental de l'âme de retourner à son état d'unité primordiale ?
L'attachement, souvent perçu dans un contexte psychologique et social, est un phénomène complexe qui gouverne les relations humaines. Sans exclure toute l'importance d’un travail psychologique ou psychanalytique dans ce domaine, on peut, à travers une lentille métaphysique et/ou spirituelle, envisager l'attachement comme une aspiration de l'âme vers une unité perdue, un désir intrinsèque de retrouver une connexion originelle et sacrée.
La spiritualité et la métaphysique nous invitent peut-être à cheminer vers cette idée d'unité primordiale. Il est donc essentiel dans une démarche holistique de notre incarnation de naviguer dans l'attachement avec conscience, en le reconnaissant aussi comme une quête spirituelle plutôt qu'une simple attache émotionnelle.
Le Talmud, une compilation d'enseignements judaïques, comprend une riche discussion sur la Genèse. La création d'Adam et Ève en particulier offre une perspective à considérer sur l'attachement. Au départ, l'être humain était une entité singulière, une unité qui a été séparée en deux. Ce récit peut être interprété comme le premier acte d'attachement - l'aspiration de retrouver cette unité perdue. La métaphysique propose une vision de l'attachement comme le désir de l'âme de retourner à son état originel d'unité. Le fait que l'homme et la femme aient été créés à partir d'un seul être suggère que l'âme humaine connaît cette unité primordiale et désire y retourner. L'attachement dans nos relations est ainsi une quête pour retrouver ce sentiment d'unité.
Du point de vue du tantra, l'histoire d'Adam et Ève peut être vue comme une représentation de la dynamique entre deux énergies complémentaires (Shiva) et (Shakti). Leur séparation et leur désir de se réunir est une allégorie de l'interaction entre ces forces. L'attachement est ainsi une manifestation de ce désir d'unification, un moyen d'atteindre une harmonie spirituelle.
De plus, le récit talmudique nous montre que l'attachement peut mener à la souffrance, comme en témoigne l'expulsion d'Adam et Ève du Jardin d'Éden. Cela illustre le potentiel de l'attachement à nous éloigner de notre véritable nature divine. Cependant, la souffrance, d’un point de vue des religions monothéistes est souvent elle-même un appel à l'éveil, un rappel de notre aspiration à l'unité. Donc l'attachement peut être vu comme un écho de notre origine primordiale, une unité première, un état de fusion où l'âme existait en harmonie parfaite avec le Tout. Cette unité est souvent décrite comme un état de béatitude, de paix et de compréhension profonde. C'est dans cette unité que l'âme désire revenir, et l'attachement peut être vu comme une manifestation de ce désir.
L'attachement est une réponse de l'âme à son sentiment de séparation. La dualité de notre existence terrestre est une condition qui crée un sentiment de séparation, d'isolement et d'éloignement de cette unité originelle. Dans ce contexte, l'attachement est une tentative de l'âme de combler ce vide, de retrouver cette unité perdue. C'est une quête pour se reconnecter à l'essence même de notre être. L'attachement, dans ce sens, n'est pas seulement lié à nos relations interpersonnelles. Il s'agit d'une aspiration plus profonde, d'un besoin de l'âme qui transcende nos interactions quotidiennes. C'est un rappel constant de notre quête d'unité, une manifestation de notre désir de retour à notre véritable nature.
Cependant, l'attachement peut souvent être source de souffrance, car il est intrinsèquement lié à la peur de la perte et au désir de possession. Ce qui est vraiment recherché, cependant, n'est pas la possession ou l'évitement de la perte, mais la reconnexion à cet état d'unité. Comprendre cela peut nous aider à naviguer plus sereinement dans nos relations et à réaliser que notre désir d'attachement est en réalité un désir de connexion profonde et significative.
RE-MY 2023
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